Il y en avait pour tous les goûts à la Design Week de Milan en 2018, en particulier les amateurs de couleurs et du 20ème siècle pouvaient se réjouir, car telle était l’inspiration cette année. Retour en images sur les installations les plus réussies.
Illusions chromatiques d’Hermès à La Permanente
Après une exposition blanc chaux à la Pelota en 2017, l’installation d’Hermès cette année était haute en couleurs. La nouvelle collection d’objets 2018-2019 était mise en valeur dans un écrin architectural de carreaux de zellige marocains: 7 impressionnantes structures monochromes, signées Charlotte Macaux Perelman, co-directrice artistique de la collection maison, et Alexis Fabry.

Club Unseen de Studiopepe, Chez Nina de India Mahdavi à Nilufar et Tram Corallo de Cristina Celestino
En 2018, les femmes designers et les décoratrices sont sur le devant de la scène avec des environnements complets et un art de l’assemblage unique. India Mahdavi et Studiopepe invitaient toutes les trois à profiter de l’intimité du club privé: Salon de thé boudoir pour la française et club select arty pour le duo italien. Ce dernier se cachait dans une rue à l’écart, dont l’adresse était révélée uniquement sur inscription.


Il fallait grimper dans le Tram Corallo pour profiter du voyage dans le temps imaginé par Cristina Celestino. La visite de Brera à bord du tram vintage, habillé pour l’occasion de tissus fleuris de Rubelli, ouvrait une belle parenthèse retro dans le marathon milanais.


Gubi
Les 3 propositions féminines ont en commun une certaine nostalgie du siècle passé. Il faut reconnaitre que le 20ème siècle a la cote. Pour s’en assurer, il suffit d’observer les nouveautés des grandes marques de design, de nombreuses pièces dessinées dans les années 50 et 60 reviennent en catalogue et certaines créations contemporaines revendiquent ouvertement une inspiration 50’s ou 80’s.
À cet égard, Gubi se distingue par une importante collection de rééditions signées de figures majeures du 20ème siècle, dont Pierre Paulin et les pointus Paavo Tynell, Carlo De Carli et Marcel Gascoin. L’éditeur danois, dont c’était la première participation à la Design Week de Milan, n’a pas fait les choses à moitié et s’est offert la splendeur 18ème du Palazzo Serbelloni pour présenter ses nouveautés.


Swiss ❤ Design de Pro Helvetia
Les premières étaient décidément réussies dans cette édition! Comme Gubi, Pro Helvetia participait pour la première fois à l’événement.
L’exposition au Palazzo Litta a montré un autre visage du design suisse, plus fun et arty, que l’image austère qu’on peut s’en faire parfois. La scénographie colorée du bureau Sacha von der Potter a beaucoup contribué à la fraîcheur de la proposition in et outdoor de l’institution helvétique.
Pour ma part, en plus de la scénographie en sagex de style années 80, j’ai eu un gros coup de coeur pour le design textile des suisses allemands Schoenstaub et Kollektiv Vier.



Dimorestudio
Avec trois propositions bien distinctes l’unes de l’autres, Dimorestudio a fait le pari de la thématique. “Limited Edition” et “Perfettamente Imperfetto” étaient axés design (Dimorestudio) pendant que “Transfer” était plus en lien avec leur activité de décorateurs (Dimoregallery).
Même si tous les produits ne se valaient pas, j’ai trouvé l’univers plus novateur que l’ambiance cabinet de curiosité bohème en cours dans “Transfer”. Côté Studio, la scénographie minimaliste un peu SF – Arte Povera, d’où se détachaient les objets du duo, avait une magie que ne partageaient pas les tentes décorées d’un fourre-tout rococo, vintage et antique.



Disco Gufram
J’avoue avoir un faible pour le kitsch, le disco glam et le retro wave. Cabinets ou tables basses ornés d’une boule à facette molle, canapés stretch dorée ou sinueux en velours ultraviolet, tapis graphiques, les productions hyper référencées de la Disco Gufram séduisent les amateurs les plus aventureux de design postmoderne.

Texte: Corine Stübi
Photo en titre: Hermès, La Permanente. Photo © Hermès